En l’occurrence, il
ne s’agit pas de voter pour ou contre le principe de la fusion mais de valider
ou pas une organisation déjà établie par trois collectivités territoriales
auxquelles la loi ne confère aucun pouvoir législatif en la matière et qui
n’ont reçu aucun mandat de la population pour le faire.
Dans la notice qui
expose le projet qu’on nous demande d’approuver, il est écrit en effet que le
Parlement devra « confirmer » ledit projet (page 2, 1er §) si
le referendum devait l’entériner. Rappelons que, dans la motion adoptée par le
Congrès le 24 novembre 2012 puis confirmée par le vote conforme des trois Conseils
le 25 janvier 2013, la question précise
du référendum, telle que validée par nos élus, se termine par : « […]
répondant aux principes d’organisation ci-joint ? ».
Or, ce n’est pas ce
que prévoit la loi du 16 décembre 2010 qui
stipule que le Parlement « détermine son organisation (fusion) et les
conditions de son administration », ce qui signifie qu’en cas de victoire
d’un oui de principe, le débat serait ouvert à l’Assemblée nationale et au
Sénat, permettant ainsi l’émergence et l’évaluation de propositions diverses,
créatives et nouvelles.
Au lieu de cela, la
formule proposée nous enferme dans une « vision unique d’Alsace ».
En conclusion, nous
demandons :
- Le report du référendum après l’acte III de la décentralisation qui redéfinira le périmètre des prérogatives des départements et des régions et qui décidera d’éventuels transferts de compétences concernant notamment le statut particulier de Strasbourg Eurométropole ;
- La reformulation de la question et de la notice du référendum qui ne doivent faire état que du seul principe de la fusion, sans référence à quelque projet préétabli que ce soit, bien qu’ouvert à un énoncé clair et concis des motifs et des objectifs. Le respect scrupuleux de ce cadre légal évitera toute dérive autonomiste que confèrerait à l’Alsace un statut particulier ou d’exception. Nous réaffirmons ici notre attachement au respect de notre identité régionale et européenne dans le cadre de la République, de ses valeurs et de son unité ;
- La garantie, dans le cadre des travaux parlementaires, si les Alsaciens affirmaient le vœu de former une nouvelle collectivité territoriale, d’un processus ouvert et démocratique sous forme de débats publics, de consultations et d’appels à contributions citoyennes. Il nous parait tout à fait judicieux qu’à cette fin, la Commission Nationale du Débat Public puisse être saisie de tout projet de fusion ouvert par la loi du 16 décembre 2010.
Nous appelons tous
les candidats aux cantonales de 2008 et 2011 dans le Bas-Rhin qui partagent
cette analyse et ce positionnement, à se rassembler pour constituer un
groupement politique de circonstance et par delà leurs affinités politiques, afin de permettre
aux Alsaciens de se réapproprier ce projet et de rester les principaux acteurs
de l’histoire de l’Alsace et de son destin.
Lucia D’Apote et Pierre Schweitzer, le 7 février 2013
Candidats aux élections cantonales de
2011 dans le canton de Strasbourg centre gare sous l’étiquette IDÉES, indépendants, démocrates, écologistes, européens et solidaires.
Contact : contact@alsacepourtous.fr
Twitter : @Democratia_eu, @pierreschweitzr
Facebook : Democratia Europe, Seb Brant
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